« Une prouesse spatiale » : la NASA modifie les sondes Voyager pour atteindre un demi-siècle d’exploration interstellaire fascinante

Les sondes spatiales Voyager 1 et 2, lancées par la NASA en 1977, continuent d’étonner le monde par leur longévité et les précieuses données qu’elles fournissent. Ces sondes, initialement conçues pour une mission de cinq ans, explorent encore les confins de notre système solaire et au-delà. Grâce à des ingénieurs dévoués et aux avancées technologiques, elles continuent de transgresser leurs limites initiales. Mais comment ces engins ont-ils réussi à durer si longtemps et quels défis rencontrent-ils maintenant ?

Une mission au-delà des espérances initiales

Lorsque Voyager 1 et 2 ont été lancées depuis la base aérienne de Cape Canaveral, leur mission principale était d’explorer Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Ces sondes, alimentées par des générateurs nucléaires, étaient censées fonctionner pendant seulement cinq ans. Cependant, leur conception robuste a permis à la NASA de prolonger leur mission à plusieurs reprises, les sondes étant toujours opérationnelles 47 ans plus tard. Ce succès est attribué à une ingénierie exceptionnelle et à une planification méticuleuse.

En visitant des mondes lointains, les sondes Voyager ont collecté une quantité impressionnante de données, surpassant de loin les précédentes missions Pioneer 10 et 11. Voyager 2 est même devenue la première sonde à explorer Uranus et Neptune, révélant des informations inédites sur ces planètes glacées. Ces découvertes ont considérablement enrichi notre compréhension du système solaire et de l’espace interstellaire.

La menace d’un astéroïde en 2032 s’éloigne : ce que révèle la nouvelle évaluation des scientifiques

Les défis de la distance et du temps

Les sondes Voyager se trouvent désormais à des milliards de kilomètres de la Terre. Voyager 1 est à plus de 15 milliards de miles (25 milliards de km) de notre planète, tandis que Voyager 2 est à 13 milliards de miles (21 milliards de km). Cette distance incroyable signifie que les signaux radio mettent presque deux jours pour effectuer un aller-retour entre la Terre et les sondes. La gestion de ces engins, si éloignés et soumis aux rigueurs de l’espace profond, représente un défi colossal pour les ingénieurs de la NASA.

En dépit des avancées technologiques, les sondes vieillissantes rencontrent des problèmes liés à l’usure du temps. Les générateurs thermoélectriques à radioisotope (RTG) qui alimentent les sondes voient leur puissance diminuer chaque année, en raison de la désintégration naturelle du plutonium-238. Cela nécessite une gestion rigoureuse de l’énergie restante pour prolonger leur durée de vie autant que possible.

« On vient tout juste de remettre le pied sur la Lune » : ce module lunaire privé réussit l’impensable avec une précieuse cargaison de la NASA

La stratégie de gestion de l’énergie

Les RTG des sondes Voyager produisaient 470 watts à leur lancement en 1977, mais en 2023, cette production est tombée à seulement 250 watts. Cette diminution constante oblige les ingénieurs de la NASA à rationner l’énergie avec soin. L’un des moyens d’économiser l’énergie consiste à désactiver certains instruments scientifiques. En février 2025, l’instrument de mesure des rayons cosmiques de Voyager 1 a été désactivé, et en mars, ce sera au tour de l’instrument de particules chargées de basse énergie de Voyager 2.

Malgré ces réductions, certains instruments continuent de fonctionner, comme le magnétomètre (MAG) et le système de plasma (PWS) sur les deux sondes. Les ingénieurs espèrent prolonger la mission jusqu’en 2030, voire au-delà, grâce à de nouvelles techniques de gestion de l’énergie.

Le MIT développe une caméra révolutionnaire pour capturer les premières images 3D en couleur de la Lune avec une précision inédite

Un héritage durable

▶

Malgré l’éventualité d’une extinction complète, les sondes Voyager ont encore une mission à accomplir. Fixées à leurs coques se trouvent des disques anodisés portant des sons et des images de la Terre, un salut cosmique aux formes de vie extraterrestre qui pourraient les découvrir un jour. Ces sondes ont non seulement dépassé leur mission initiale d’étude des planètes extérieures, mais elles ont aussi élargi notre compréhension de l’héliosphère et de l’espace interstellaire.

Comme l’a souligné Patrick Koehn, scientifique du programme Voyager, chaque donnée recueillie est une preuve de l’excellence de l’ingénierie des sondes, commencée il y a presque 50 ans et qui se poursuit aujourd’hui. Leur longévité et leur succès sont un hommage à ceux qui ont travaillé sur ce projet extraordinaire, et leur héritage perdurera bien après que leurs signaux se soient tus.

Les sondes Voyager représentent un exploit sans précédent dans l’exploration spatiale. Alors que leur énergie s’épuise lentement, quelles nouvelles découvertes pourraient-elles encore nous offrir avant de s’éteindre définitivement ?

Ça vous a plu ? 4.4/5 (22)